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Chaine de transmission : D'un projet de loi à son execution dans l'Union Européenne

Phase de développement de la proposition : le rôle central des acteurs de la société civile

L'élaboration des politiques au niveau européen se fait dans une coopération étroite entre les institutions et les acteurs de la société civile. Ainsi, la Commission recueille, pour la rédaction de sa proposition, les avis des différentes parties prenantes.
Il va de soi que ces acteurs sont assez hétérogènes, vu la diversité des politiques. Ceci peut englober des entreprises ou leurs associations (comme l'EFPIA pour l'industrie pharmaceutique), les partenaires sociaux ou les ONG qui rassemblent les acteurs spécialistes en la matière et qui se trouvent sur place, à Bruxelles.
Les cabinets de lobbying spécialisés (comme KEA consulting pour le cinéma et la musique indépendante) sont aussi des acteurs indispensables pour l'apport d'expertises.
Il y a également des acteurs faisant partie ou étant proche des administrations des Etats membres, comme les représentations des régions qui y sont concernées (comme la représentation de l'Andalousie) ou des agences nationales, voire européennes indépendantes (comme l'EMEA).

Le projet de loi par la Commission

La Commission a quatre tâches : elle est législateur, elle participe à l'exécution, elle est gardienne des traités et le porte-parole dans les négociations. Ses décisions et propositions sont censées refléter l'intérêt de l'ensemble des pays membre de l'Union européenne. La Commission a le droit exclusif d'initiative. Suite à des demandes de groupes d'intérêts, elle peut faire une proposition de loi (règlement ou directive). En outre, elle est en charge de renouveler ou modifier les directives en vigueur pendant une durée limitée (comme la directive " télévision sans frontière "dans le cas de l'audiovisuel). C'est elle qui détermine donc la politique communautaire et sa mise en œuvre.


Phase de consultation : les acteurs de la société civile sont à nouveau sollicités

Etant donné qu'entre la proposition et l'adoption de la légalisation définitive s'écoulent au moins plusieurs mois, voire plusieurs années, les acteurs de la société civile ont la possibilité d'influencer la rédaction des textes législatifs. Ce sont les mêmes acteurs que lors de la phase initiale. De plus, il y a selon les matières des consultations obligatoires avec des différents comités (en plus du comité économique et social et du comité des régions).


L'Acte de décision

Diverses procédures de décision mènent à l'adoption d'un règlement ou d'une directive, en fonction de la politique concernée. La codécision est appliquée le plus souvent aujourd'hui. Sur proposition de la Commission et après avis du Parlement (et, le cas échéant, du Comité économique et social et du Comité des Régions), le Conseil adopte une position commune à la majorité qualifiée.
Le Parlement Européen dispose de trois mois pour adopter ou rejeter à la majorité absolue de ses membres cette position commune.
Si nécessaire, un comité de conciliation élabore un projet qui doit être adopté par le Parlement Européen à la majorité absolue et par le Conseil à la majorité qualifiée.

Mais d'autres procédures de décision existent qui ne donnent pas le même statut au Parlement, comme c'est le cas dans la politique extérieure (ex. Balkans) ou encore dans l'exemple des brevets européens

L'exécution des politiques adoptées

Dans un dernier temps, les politiques ainsi adoptées sont mises en œuvre par les différents acteurs à des niveaux distincts selon les domaines.
Dans le cas de l'aide humanitaire, par exemple, l'office ECHO coordonne l'aide humanitaire dans les pays concernés et coopère avec les différentes ONG sur place. Il convient de mentionner que l'UE elle-même incite à former des réseaux d'activité. Elle l'exige même parfois, comme dans le cas de la mise en œuvre d'activités culturelles : ce n'est qu'à partir de trois partenaires que des aides peuvent être demandées auprès des institutions européennes.
A ce niveau, la Commission tend donc à encourager la décentralisation dans la mesure où elle attribue la gestion des projets à des unités plus petites et directement concernées par les décisions. Dans le cas de la politique régionale ceci se manifeste dans la gestion des programmes financés par les Fonds structurels par des autorités régionales et locales.


 

 

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