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Entretiens-action culturelle
Jean-Michel
BAER, Directeur
Direction C : culture, politique audiovisuelle, sport |
1. Présentation
de la direction culture, audiovisuel et sport
La direction est composée de cinq unités (qui comptent
environ 110 personnes) auxquelles s'ajoutent des bureaux d'assistance
technique dans les pays membres (du type Media Desk). Elle concerne
en tout autour de 160 personnes. Ces unités sont :
- politique audiovisuelle (dans sa dimension réglementaire
et internationale
- culture
- soutien à l'industrie audiovisuelle (programme Media)
- Multimédia et e-learning
- sport
Des enjeux liés à
la culture se jouent également dans les autres directions,
tout particulièrement dans celle qui s'occupe de la concurrence,
du marché intérieur ou des négociations commerciales.
2. Définition
de votre métier
J'occupe des fonctions de directeur de cette direction . J'ai des
responsabilités politiques, (préparation et mise en
oeuvre de la politique décidée par la Commission et
l'Union, relation avec les autres institutions (Parlement, Conseil..),
les Etats membres,, les professionnels de nos secteurs ; financière
(mise en oeuvre de nos programmes et 160 millions de subventions
par an , et 1500 contrats par anEt bien sûr administrative
(gestion du personnel). Tout cela requiert un travail important
de négociation tant à l'intérieur qu'à
l' extérieur de la CommissionQuels sont les autres métiers
de la direction (profil et recrutement) ?
Une majorité de juristes et d'économistes, de spécialistes
financiers. Tous les recrutements se font sur concours.
3. A quelles contraintes
vous heurtez vous ?
Pas de réelles contraintes, mais plutôt des conditions
liées au fonctionnement d'une administration. L'administration
européenne est réactive, souple et efficace ; malgré
des procédures lourdes, elle est capable de se mobiliser.
Cela est dû aux personnes qui la composent, qui ont conscience
d'être en charge d'une mission qu'ils mènent de manière
souvent enthousiaste.
4. La culture et
le programme MEDIA
La Commission ne dispose que de peu de compétences dans le
domaine culturel, qui demeure largement une prérogative nationale
à laquelle les pays membres restent profondément attachés.
Nous ne disposons que de 33 millions par an, et nous finançons
à peu près 250 projets de coopération chaque
année.
Le domaine culturel se heurte à divers types de problèmes
:
- il regroupe des secteurs très variés, en gros, tout
ce qui ne touche pas à l'audiovisuel
- il souffre de l'organisation du mode de décision qui se
fait par le vote à l'unanimité au Conseil
- il n'existe pas de possibilité d' harmonisation en la matière
La culture reste une politique subsidiaire et complémentaire
de l'action des Etats membres. En contraste avec cet état
de fait, l'audiovisuel est un secteur dans lequel nous avons pu
mener une véritable action à la fois législative
par l'application à ce domaine de la libre circulation des
services (directive télévision sans frontières)
et le programme Media, constitue une vraie réussite. Plusieurs
éléments expliquent ce succès. Le domaine de
l'audiovisuel allie :
- une position sur les aspects extérieurs (la diversité
culturelle)
- un instrument législatif (Télé sans frontières)
qui installe une préférence communautaire
- un mécanisme de soutien financier pour la circulation des
uvres
Il fait l'objet d'une politique intégrée, concerne
un secteur beaucoup plus défini et beaucoup plus facilement
mobilisable.
En matière de culture à
proprement parler, il y a donc un long chemin à parcourir.
PARCOURS ET STATUT
1. Comment avez vous
été nommé/recruté ?
J'ai été nommé directeur par décision
de la Commission. Cette nomination se fait sur dossier,
2. Quel était votre parcours professionnel antérieur
?
Après un troisième cycle en économie et l'Institut
d'Etudes Politiques de Paris, j'ai occupé un premier poste
de chargé de mission au Ministère de l'Economie et
des Finances. J'ai ensuite été journaliste pendant
huit ans, et je suis entré au cabinet de J. Delors en 1985,
au sein duquel j'étais en charge de tout ce qui touchait
à l'audiovisuel, la communication, le social et la santé.
J'ai ensuite été directeur dela représentation
de la Commission en France, avant d'être nommé à
mon poste actuel, que j'occupe depuis neuf ans.
3. Votre parcours
est-il classique ou atypique par rapport à vos collègues
?
Plutôt atypique. Si je dispose du même bagage universitaire
que mes collègues, ce sont un peu les hasards de la vie professionnelle
qui m'ont conduit à Bruxelles
4. Que diriez vous
à un jeune qui souhaite exercer un métier dans le
même domaine que vous ? Que lui conseilleriez vous ?
De prendre des risques. Il existe des périodes difficiles,
et il ne faut pas hésiter à saisir les occasions.
5. Statut : avantages/inconvénients
C'est un métier passionnant qui permet de participer à
la réalisation du projet européen, au montage d'une
politique et de travailler avec quinze nationalités. Il présente
des aspects difficiles car il implique une charge administrative
très forte, notamment sur le plan financier et une surveillance
permanente du système.
6. Quelles sont vos
perspectives de carrière à moyen et à long
terme ?
Après neuf ans à la tête de cette direction,
il est temps de bouger. Je vais aller travailler chez Arte avant
de revenir ici dans quelques temps.
ROLE DANS LA CHAINE
DE TRANSMISSION
1. Quels sont les
acteurs européens avec lesquels vous coopérez ? Quel
est l'impact de ces acteurs sur votre travail ?
Acteurs institutionnels
- Le Parlement,
- Le Conseil
- Les délégations nationales
- Les Ministères de la Culture des pays membres
Acteurs non gouvernementaux
Les groupes d'intérêt, avec qui nous effectuons un
travail très constructif, les ONG et les différents
acteurs de la société civile auxquels nous fournissons
de l'information et avec lesquels nous montons des partenariats,
nous organisons des mobilisations sur un programme ; nous nous réunissons
et nous discutons, après les avoir sollicités, pour
évoquer des propositions législatives par exemple.
2. Vous sentez-vous
européen ?
L'Europe est une nécessité, bien sûr il y a
des moments de doute, comme lors de la crise irakienne qui a vu
les Européens prendre des positions opposées., mais
à long terme, quelle alternative ? Mais dire qu'on n'a pas
le choix n'est pas véritablement mobilisateur. Il faut passer
de l'Europe résignée à l'Europe motrice. A
cet égard il me semble que l'enjeu culturel est absolument
fondamental :
Il faut laisser le champ libre à l'expression des cultures
et des valeurs européennes, mais également créer
un espace pour tout ce que la culture peut apporter en matière
de lien social, par la mise en valeur d'un fondement culturel commun.
Sur le plan international, il faut promouvoir le modèle européen
de diversité culturelle et cela sans complexe, car la mondialisation
doit être respectueuse de chaque culture et permettre un développement
équilibré des échanges culturels.
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Yvon
Thiec, Directeur de Eurocinéma |
1. Présentation
de Eurocinema (objectifs, résultats)
Eurocinema est une association professionnelle spécialisée
dans les questions audiovisuelles, cinématographiques et
toutes celles qui touchent aux médias.
Objectifs : représente les intérêts des producteurs
de l'UE pour tout ce qui touche directement ou indirectement à
la production cinématographique et télévisuelle.
Participe au débat sur le rôle fondamental de l'industrie
du film, des producteurs et réalisateurs.
2. Définition
du métier (responsabilités, objectifs
)
Délégué général et créateur
de l'association Eurocinema.
Le métier consiste en la gestion de dossiers, comme le traitement
de la culture à l'OMC ou la directive télévision
sans frontières.
Surveiller l'évolution des textes et de la législation.
L'action se situe en amont, de manière préventive,
avant la présentation du projet de la Commission. L'intuition
est très importante dans l'exercice de ce métier,
afin de protéger les intérêts dans le domaine
du cinéma.
3. Autres métiers
de Eurocinema (recrutement, profils
)
Il s'agit d'un petit cabinet, composé de Monsieur Thiec,
d'un stagiaire et d'une secrétaire.
4. A quelles contraintes
vous heurtez-vous ? (institutionnelles, matérielles
)
Les problèmes les plus importants sont liés aux difficultés
de communication, en particulier pour les aspects techniques, principalement
du côté français.
Les Anglais par exemple ont une approche beaucoup plus pragmatique
et se débrouillent beaucoup mieux.
PARCOURS
ET STATUT
1. Quel était
votre parcours professionnel antérieur ?
Recherche en sciences politiques à l'Institut universitaire
européen de Florence, mais cette expérience a été
décevante.
Le retour en France n'a pas été facile. Puis travail
dans le domaine de l'édition.
Puis concours du Parlement européen, travaille avec le groupe
politique libéral..
2. Votre formation
vous destinait-elle à exercer un métier en relation
avec la construction Européenne ?
Pas vraiment, en particulier en l'absence de formation juridique
européenne.
Une des principales difficultés lors de la création
de Eurocinema a été de se faire connaître.
3. Votre parcours
est-il classique ou atypique par rapport à vos collègues
?
Un parcours atypique, dans la mesure où de nombreux acteurs
ont étudié au collège d'Europe.
On peut regretter un manque d'idéal dans l'exercice de la
profession, même dans le domaine de la culture.
4. Que diriez-vous
à un jeune qui souhaite exercer un métier dans le
même domaine que vous ? Que lui conseilleriez-vous ?
Etre militant et convaincu, ce milieu a besoin de personnalités
de ce genre. Se créer un réseau et avoir le plus de
contacts possibles. Les stagiaires qui ont fait leurs preuves ont
toujours réussi à trouver un travail qui correspondait
à ce qu'ils aimaient, dans les institutions européennes
comme dans la société civile. Dans cette dernière,
on assiste à un développement des tâches, le
discours européen se complexifiant et intégrant de
plus en plus d'acteurs, les compétences techniciennes sont
très importantes.
5. Quelles sont vos
perspectives de carrière à long et moyen terme ?
Aller vers la recherche, pour revenir à mon parcours initial.
Travailler sur les fondamentaux et sur le droit culturel qui se
développe de manière très nette dans le droit
international ; il faut être initiateur de la réflexion
et du mouvement, malgré les frustrations.
ROLE DANS LA CHAINE
DE TRANSMISSION
1. Quels sont les
acteurs européens avec lesquels vous coopérez ? Quel
est l'impact de ces acteurs sur votre travail ?
La Commission et le Conseil sont les deux acteurs majeurs du processus
décisionnel européen. Des bonnes relations avec ces
deux institutions sont donc fondamentales pour l'exercice du lobbying.
L'accès au conseil n'est pas aisé, mais de bonnes
relations avec l'ambassadeur de France permet d'exercer au mieux
ce métier, qui est basé sur la confiance.
En revanche, les relations avec le Parlement sont coûteuses
(temps) et peu rentables (inefficacité de l'institution parlementaire).
Acteurs non-gouvernementaux
Les ONG, associations professionnelles et créateurs de cinéma
sont des interlocuteurs privilégiés.
Le lobbyiste a un rôle majeur d'interface, de " passeur
" entre une profession et le monde européen, beaucoup
plus technique.
Les groupes d'intérêt, dans le but de surveiller la
manière dont évoluent les choses, il est nécessaire
de créer une concertation permanente avec les autres, pour
pouvoir établir une stratégie commune (les radiodiffuseurs
publics par exemple ayant des objectifs assez différents
des nôtres). Il est absolument fondamental et nécessaire
de créer un cercle pour ne pas être seul, au risque
de ne pas faire fonctionner le mécanisme.
ENJEUX
A l'heure actuelle, il existe un
problème fondamental au niveau de la dimension culturelle
: le traité, et c'est sur ce terrain là qu'il faut
se battre, pour défendre à tout prix la spécificité
européenne.
Pour la nouvelle génération,
l'Europe est la nouvelle frontière. Les débats entre
souverainistes et fédéralistes sont dépassés.
Il faut se battre pour un espace culturel et politique européen.
Le premier enjeu actuellement est que la Constitution en discussion
puisse affirmer ce rôle.
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Marie
SALOME, Chargée de mission, Relais
culture Europe, Paris |
1. Présentation
de Relais Culture Europe (objectifs, résultats) Membre
d'un réseau de points de contacts pour le programme Culture
2000. Ne travaille pas que pour Culture
2000, mais se charge d'informer et orienter sur les dispositifs
communautaires en faveur de la culture. Travaille pour la Commission
européenne, et pour le Ministère de la culture.
Le bureau français dispose
de certaines spécificités par rapport aux autres membres
du réseau :
- statut d'association loi 1901. Crée par le Ministère
français de la culture et la Commission européenne.
Il représente une des plus grosses structures de ce réseau
de points de contact, certains membres ne disposant que d'une ou
deux personnes détachées de leur ministère
de la culture pour le programme Culture
2000 Responsabilités.
Pour Culture 2000, elles sont limitées à ce qui se
passe avant l'acceptation du dossier : information, aide à
la recherche de partenaire et assistance technique au montage du
dossier Relais culture Europe propose un conseil, mais n'a en aucun
cas d'obligation de résultat vis à vis des porteurs
de projets. Une fois que le dossier est déposé auprès
de la Commission, le travail du Relais s'arrête. Il peut éventuellement
continuer d'aider les porteurs de projets en les informant notamment
sur le nouveau règlement financier de la Commission.
Pas de responsabilité contractuelle donc, mais une responsabilité
morale .
2. Définition
du métier (responsabilités, objectifs
)
Informer et d'inciter les porteurs français de projets culturels
qu'il aide dans le montage de dossiers destinés à
décrocher un financement européen. La tâche
principale du Relais consiste en un véritable travail de
conseil qui a pour but d'accompagner les professionnels français
dans toutes les phases du montage de leur dossier.
3. Autres métiers
de Relais culture Europe (recrutement, profils
)
Sept personnes travaillent dans RCE, le travail se répartit
par affinités, selon les projets : patrimoine, arts visuels,
spectacle vivant, relations avec le Parlement et la Commission.
Les profils sont assez variés : formation en sciences sociales,
droit public, droit communautaire, histoire de l'art etc
Le rôle principal de RCE est de conseiller les personnes qui
souhaitent présenter un dossier de demande de financement
auprès de la Commission dans le cadre du programme Culture
2000, mais aussi de trouver une autre solution pour les projets
qui ne répondent pas aux objectifs du programme Culture 2000
Dans cette optique, le Relais travaille plus particulièrement
sur les fonds structurels.
PARCOURS ET STATUT
1. Comment avez-vous
été nommé / recruté ?
Recrutée il y a trois ans en passant par une annonce parue
au centre national du théâtre (centre ressources).
2. Y a-t-il
selon vous un parcours obligé pour exercer votre métier
Il faut bien sûr être sensibilisé à la
culture, avoir des notions de droit communautaire ainsi que des
différents programmes culturels proposés par la Commission.
Cela dit, on ne peut pas parler de parcours obligé dans le
domaine.
3. Votre parcours
est-il classique ou atypique par rapport à vos collègues
?
C'est un parcours assez atypique dans la mesure où j'ai exercé
plusieurs stages et emplois avant de travailler ici. J'ai pris mon
temps.
4. Quelles
sont vos perspectives de carrière à long et moyen
terme ?
La variété des tâches effectuées au Relais
constitue une excellente formation pour bien connaître le
terrain culturel ainsi que tous les aspects administratifs ou budgétaires
du développement de projet à grande échelle.
L'évolution peut être multiple, et là encore
différente en fonction des affinités personnelles.3
options essentielles se détachent
- gestion de projet pour des grands événements culturels
(connaissance du terrain culturel)
- communication (fonction d'information et de médiation)
- missions institutionnelles (collectivités, institutions
nationales ou européennes)
Les activités de consulting permettent d'allier ces trois
aspects.
ROLE DANS LA CHAINE
DE TRANSMISSION
1. Quels sont les
acteurs européens avec lesquels vous coopérez ? Quel
est l'impact de ces acteurs sur votre travail ?
Nos principaux contacts sont la Commission et les autres membres
européens du réseau. Nous nous réunissons avec
l'ensemble des ces acteurs deux fois par an pour préciser
nos objectifs et les conditions de notre mission (insistance sur
la nécessité de ne pas s'impliquer de manière
trop forte après le bouclage des dossiers par exemple car
alors la relation contractuelle n'existe qu'entre la Commission
européenne et le porteur de projet).
Au cours de ces rencontres, nous nous informons également
sur les nouvelles orientations, en particulier sur les réglementations
financières.
En plus de ces réunions officielles, nous organisons des
rencontres informelles avec les autres points de contact pour évoquer
les problèmes que nous rencontrons et poser des questions.
Nous sommes en contact étroits avec les PECO qui ont besoin
de nombreux conseils car ils débutent dans la mise en place
de la structure. Au niveau
national :
Sur le plan institutionnel, nous travaillons essentiellement avec
le département des affaires internationales du Ministère
de la Culture, qui est notre principal financier. Nous collaborons
avec lui de manière étroite, mais tout à fait
indépendante, dans le cadre d'une convention pluriannuelle
qui fixe les grands axes. Nous échangeons des informations
sur l'Union européenne et sur les projets, mais nous ne faisons
pas le lien entre la Commission et le Ministère qui sont
en contact direct. Nous travaillons aussi ponctuellement et pour
des missions précises avec d'autres directions du Ministère
de la Culture et de la Communication (MRT, DAPA
)
2. Vous sentez-vous
européenne ?
Oui, tout à fait, c'est important pour travailler dans le
secteur de la culture au niveau européen.
L'action culturelle européenne a de grands défis à
relever, le premier est de participer efficacement à la réussite
de l'élargissement.
Dans une autre échelle d'espace et de temps, la coopération
culturelle avec les autres régions du monde est un immense
chantier pour tenter de rapprocher ces lointains. En effet, la zone
" ACP " (Afrique Caraïbes Pacifique) est une des
seules à disposer de plusieurs programme entièrement
dédiés à la culture.
Européenne convaincue donc, mais bien au delà !
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Christine
MAZEREAU, Chargée de mission, Media
desk, Paris |
1. Présentation
de MEDIA Desk France (objectifs, résultats)
MEDIA Desk France est une antenne
de diffusion d'information du programme MEDIA. Les principales activités
sont l'information et le conseil ainsi que la publication d'une
lettre d'information paraissant trois fois par an.
MEDIA Desk France existe depuis 12 ans,. Le Programme MEDIA est
le seul programme européen ayant des bureaux d'informations
en réseau. C'est une association loi 1901, indépendante
légalement mais cofinancée par la Commission Européenne
et le Centre National de la Cinématographie -
Bureau d'information : diffuse de l'information sur le programme
Media (rédaction de brochures et de communiqués de
presse, types d'aide, résultats
) auprès des
producteurs français
- Activité de conseil : aide les producteurs français
à monter des dossiers de demande de soutien (30% de l'activité
de MEDIA Desk France)
- Réalise des études et des analyses de la situation
de l'audiovisuel français (sur la position des producteurs
européens par rapport au programme MEDIA par exemple) à
la demande du CNC mais pas de la Commission
Une présence importante sur les marches du films (à
Cannes par exemple), où il représente un lieu de rencontres
et d'échanges d'informations pour les professionnels du secteur.
2. Définition
du métier (responsabilités, objectifs
)
Chargée de mission : gestion
éditoriale du site internet, études sur le suivi des
résultats français ou le bilan du programme MEDIA
2. Un autre aspect est l'assistance aux producteurs pour la constitution
de dossiers de demande de financement dans le cadre du programme
MEDIA.
3. Autres métiers
de MEDIA Desk France (recrutement, profils
)
Quatre personnes travaillent à
MEDIA Desk France, ce qui en fait l'une des plus importantes structures
en Europe. quatre membres permanents au sein de MEDIA Desk France
Paris
- une directrice, qui coordonne l'activité, reçoit
les entreprises pour les dossiers, assure la liaison entre Bruxelles
et le CNC, et fait un gros travail de représentation. Son
profil : 15 ans comme journaliste à l'AFP dans le cinéma.
Recrutée sur cette expérience à la création
du bureau.
- une chargée de mission qui s'occupe de la gestion du site
internet et du conseil aux producteurs, des études du programme
et analyse du secteur,
- Une assistante : conseil téléphonique et informations
générales sur le programme Media ; reçoit les
entreprises et s'occupe de l'intendance
- Une documentaliste, qui s'occupe de la tenue d'un fichier de toute
la profession et surveille la presse pour savoir ce qui se dit sur
Media, l'audiovisuel et la culture en général, en
vue de réaliser une revue de presse annuelle.
Dans les autres bureaux européens, la plupart des gens viennent
du terrain et n'ont pas le profil de fonctionnaires.
4. A quelles
contraintes vous heurtez-vous ? (institutionnelles, matérielles
)
Des
moyens modestes suffisent : le budget doit couvrir le fonctionnement
et permettre d'assurer l'information de MEDIA, qui lui même
n'a qu'un faible budget.
Les principales contraintes sont d'ordre institutionnelles et liées
à la très importante centralisation à Bruxelles
et donc aux problèmes de circulation de l'information pour
les études nationales.
Cependant, depuis quelques temps, une évolution vers plus
de transparences se fait jour.
PARCOURS ET STATUT
1. Comment
avez-vous été nommé / recruté ?
Le poste a été libéré et c'est par le
bouche à oreille (sans passer par une annonce), avec l'appui
du Centre National de la Cinématographie.
2. Quel était
votre parcours professionnel antérieur ?
Après un troisième cycle dans les télécommunications
de Gestion de la Télévision à Dauphine, une
première expérience dans une boite de production audiovisuelle,
suivi d'un travail de presse écrite , mais rien dans l'audiovisuel
à proprement parler.
Par la suite, cinq ans au CNC, à différents postes,
jusqu'à ce que se libère le poste de chargé
de mission à Mediadesk MEDIA Desk France, qu'on m'a proposé
sans que ne paraisse une annonce. Dans ce métier, tout se
fait par relation et bouche à oreille.
3. Y a-t-il selon
vous un parcours obligé pour exercer votre métier
(ex pré requis : langues, droit communautaire, stages et
expériences étrangères)?
Une bonne connaissance du terrain et des conditions d'exercice de
la production ainsi qu'un profil administratif sont fortement recommandés.
La maîtrise de 2 autres langues (en plus du français)
était également un élément déterminant.
4. Votre parcours
est-il classique ou atypique par rapport à vos collègues
?
Parcours atypique : après un troisième cycle à
Dauphine, emploi mal rémunéré au bas de l'échelle
dans le domaine de la production à la télévision.
Cela a permis d'acquérir une précieuse expérience
de terrain.
5. Que diriez-vous
à un jeune qui souhaite exercer un métier dans le
même domaine que vous. Que lui conseilleriez-vous ?
Il est possible de travailler dans le secteur de la production et
de la télévision même sans connaître personne
dans le domaine.
Il faut cependant renoncer aux prétentions salariales et
saisir toutes les occasions qui se présentent. Même
sans plan de carrière, une évolution est possible.
6. Quelles
sont vos perspectives de carrière à long et moyen
terme ?
Au sein du Mediadesk MEDIA Desk France, la taille de la structure
ne permet pas de réelle évolution de carrière.
J'envisage donc à long terme de retourner vers la production,
ou éventuellement la distribution.
ROLE DANS
LA CHAINE DE TRANSMISSION
1. Quels sont les
acteurs européens avec lesquels vous coopérez ? Quel
est l'impact de ces acteurs sur votre travail ?
Acteurs institutionnels au niveau de l'UE :
- La Commission envoie les informations d'en haut vers le bas. Les
remontées de Mediadesk MEDIA Desk France vers la Commission
sont rares. Il pourrait transmettre par exemple le mécontentement
des professionnels, (et il le fait) mais il leur est fortement conseillé
de s'adresser au représentant national du Comité MEDIA
(le CNC pour la France) qui a un véritable poids dans l'élaboration
politique du Programme pour les défendre.
- Les autres MEDIA Desks et antennes : des contacts réguliers
mais ponctuels qui consistent souvent à mettre en contact
différents professionnels nationaux. Pas d'études
communes. Chaque bureau Media jouit d'une grande autonomie.
Acteurs non gouvernementaux : les
sociétés indépendantes, des sociétés
commerciales qui produisent. Peu Pas de contact avec les diffuseurs.
Pas de fonction réglementaires donc pas de contact avec le
CSA. A retenir : Le
programme MEDIA vise à favoriser la circulation des oeuvres
cinématographiques en Europe, par des soutiens financiers
un financement commun. Cela permet aux traditions nationales de
s'enrichir, par le biais de coproductions incluant plusieurs pays.
Mais on ne peut dire en aucun cas que cela mène à
une uniformisation du cinéma européen, mais à
des cinémas européens.
MEDIA jouit d'une très forte présence sur les marchés,
ce qui permet la rencontre de tous les professionnels européens
du cinéma.
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Oliver
Damian, producteur allemand de films |
1. Veuillez définir votre
travail (objectifs, résultats)
Je suis chef de production chez Egoli Tossel Film AG, une compagnie
de production de films de taille moyenne, avec 15 employés.
Je suis l'un des trois directeurs de management et j'ai des participations
dans cette entreprise.
Je dois superviser et contrôler, je suis responsable de tous
les problèmes liés à la production de nos projets.
Je suis également responsable des aspects financiers de la
compagnie.
En outre, je suis chargé des questions administratives et
juridiques liées à nos projets présents et
passés, c'est à dire les rapports financiers finaux,
les fonds publics et le programme MEDIA)
Je m'occupe aussi de notre réseau informatique.
3. A quels types de problèmes êtes-vous confronté
?
Trop peu de liquidités: l'instabilité financière
du financement de projets nous prive de toute sécurité
lors du planning des projets.
Egalement des problèmes internes à la compagnie, du
type " qui fait quoi. "
4. Comment avez-vous été
embauché ?
J'ai rencontré mon partenaire Jens Meuer en 1993/1994 lors
de nos études à l'école de cinéma à
Berlin-Babelsberg. Depuis, j'ai travaillé une fois en freelance
pour sa compagnie comme manager de la production pour des documentaires
et des fictions. Depuis 2001, j'ai des parts dans la compagnie et
je fais partie de la direction.
5. Quelles étaient vos études et emplois antérieurs
?
Je suis diplômé de " production et film et télévision
" à l'école de cinéma à Berlin-Babelsberg.
J'ai fait quelques stages et j'ai été technicien pour
un diffuseur privé.
6. Votre travail a t'il un lien avec
l'Union Européenne ?
Oui bien sur, car nous produisons surtout à un niveau européen,
dans des coproductions.
Nous bénéficions de financement avec les programmes
MEDIA et Eurimages ainsi que des programmes de formation pour les
métiers des media (comme EAVE et ACE).
Nous faisons surtout des coproductions européennes, contrairement
à la plupart des producteurs allemands. Nous avons également
des liens importants avec les pays d'Europe orientale (Russie, Georgie,
Pologne).
7. Que conseilleriez-vous à
un jeune qui souhaite effectuer le même métier que
vous ?
Essayer de travailler à un niveau international avec le programme
MEDIA. Commencer à un petit niveau et grandir régulièrement
pour subsister : c'est la règle d'or !
Si vous voulez fonder votre propre compagnie, soyez conscients des
engagements financiers que cela implique. Faites-le avec des partenaires
avec qui vous pourrez partager les compétences techniques
et les responsabilités.
8. Votre parcours est-il atypique
par rapport à vos collèges ?
Je ne peux pas vraiment le dire. Pas en Allemagne où il existe
un très grand nombre de compagnies indépendantes.
Des études dans le domaine de la production sont très
précieuses, mais parfois il suffit d'avoir de la chance :
rencontrer la bonne personne au bon moment.
9. Quelles sont vos perspectives de carrière ?
Comme j'ai des participations dans la compagnie, je dépend
beaucoup de sa profitabilité. A court terme, je vais gagner
plus d'argent et renforcer le stabilité de la compagnie.
A long terme : faire plus de films importants commerciaux.
10. Quels sont vos rapports avec les institutions européennes
et les acteurs non gouvernementaux ?
Nous travaillons en relation avec la Commission dans le cadre du
programme MEDIA. Les domaines concernés sont : le développement
de projets, très important ; les programmes d'éducation
qui sont très bien faits et qui permettent de se constituer
un réseau au niveau européen.
Nous somme lourdement touchés par les décisions de
la Commission. Les producteurs européens sont fortement influencés
par les décisions européennes, en particulier dans
la mesure où " une production ne peut pas être
financée à plus de 50% par des aides publiques ".
Bien que les aides apportées par la Commission dans le cadre
du programme MEDIA soient une aide précieuse, des lourdeurs
importantes de type administratives -comme une garantie de la banque
pour certains contrats-, ce qui est quasiment impossible à
obtenir ou encore des paiement très tardifs peuvent mettre
certaines compagnies de producteurs indépendants en péril.
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